La leucémie lymphoide chronique

CLL1La Leucémie lymphoïde chronique se définit par une expansion clonale lymphocytaire B CD5+ avec une infiltration sanguine, médullaire, splénique et ganglionnaire.
Cette hémopathie fréquente du patient âgé présente une évolution clinique très hétérogène. Certains patients présentent une expansion asymptotique de petits lymphocytes B activés avec l’expression de l’antigène CD23 et qui correspond à une maladie indolente sans retentissement sur l’espérance de vie. D’autres patients, présentent une hémopathie évolutive qui requière une prise en charge thérapeutique rapide. Il est important qu’aucun traitement n’est actuellement curatif. L’analyse fine des récepteurs aux Ag présents a indiqué que cette pathologie clonale a un répertoire restreint mais que les cellules ont eu une expérience antigénique. La présence ou non de mutations hypersomatiques sur les gènes codant les chaines lourdes d’Ig a un impact considérable sur l’évolution clinique de la pathologie. L’expression d’Ig codées par des gènes non mutés est le plus souvent associée à une évolution clinique défavorable. A l’opposé, la présence de mutations somatiques sur les gènes IGHV est souvent  associée à une maladie indolente présentant des cellules répondant faiblement à la stimulation antigénique et considérées comme anergiques.

Les analyses cytogénétiques ont établi l’existence de plusieurs anomalies récurrentes chez un nombre important de patients (délétion 13q, trisomie 12, délétion 11q ou délétion 17p). De récentes analyses du génome entier ont également montré chez nombre de patients des altérations génétiques ayant une valeur pronostique (parmi lesquelles mutations des gènes Notch1, ATM, p53, SF3B1, Pot 1, FBW7).
Enfin, des analyses transcriptomiques ont montré l’importance des niveaux d’expression de nombreux intermédiaires des voies de signalisation en aval du récepteur à l’antigène et de leur activation sur la balance entre survie cellulaire et apoptose. Les cellules qui présentent une meilleure capacité de réponse à la stimulation antigénique ont une survie augmentée et une capacité à constituer un pool prolifératif au sein des organes lymphoïdes secondaires. Majoritairement ces cellules « répondeuses » sont retrouvées chez les patients présentant une évolution clinique défavorable. Ces expériences ont mis la capacité de réponse à la stimulation antigénique au cœur de l’hétérogénéité tumorale.